Finance et Investissement (FI) : Harvest se spécialise dans la stratégie de génération de revenu à partir d’actions, en vendant des options d’achat couvertes, jusqu’à concurrence des 33 % des titres en portefeuille. Parmi les fournisseurs de fonds négociés en Bourse (FNB) qui offrent ce genre de stratégie, Harvest est celui dont la proportion du portefeuille sujet à la vente d’option d’achat couverte est la plus faible. Pourriez-vous expliquer le raisonnement derrière ce choix?

Rafael Turcotte (RT) : Harvest a développé des stratégies exclusives pour générer activement des revenus mensuels supplémentaires, en utilisant une stratégie d’option d’achat couverte. Notre approche active est unique dans l’industrie et c’est assurément notre avantage compétitif.

La vente des options d’achat sur une partie de chacun de nos titres chaque mois nous permet de collecter des primes et donc de payer des distributions mensuelles supplémentaires. Pour recevoir ces primes élevées, nous devons renoncer à une partie de la hausse lorsque le titre monte. Pour minimiser la perte de la hausse, nous avons un strict maximum d’écriture de 33 % sur chaque titre individuel. Cela signifie que nous récolterons toujours au minimum 67 % de la hausse de chacun de nos titres sous-jacents, plus la prime mensuelle collectée par l’écriture de nos options. Nous écrivons rarement jusqu’à 33 %. Nous écrivons généralement entre 20 et 25 % sur chaque nom individuel et avons souvent plusieurs prix d’exercice, ce qui permet une meilleure capture à la hausse de l’appréciation des titres.

Par rapport à nos concurrents, qui utilisent pour la plupart une approche plus systématique de leurs options d’achat couvertes, nous avons la possibilité de vendre plus ou moins d’options en fonction de la volatilité enregistrée et de la volatilité attendue du marché. C’est pourquoi nous avons tendance à être plus actifs autour des événements du marché comme la saison des résultats, des conférences relatives à une industrie ou des événements réglementaires attendus spécifiques aux différents secteurs.

De plus, lorsque les marchés deviennent volatils, nous devenons beaucoup plus actifs. Par exemple, si nous regardons mars 2020, lorsque la volatilité était extrême, nous n’avons écrit dans certains cas que sur 5% des noms individuels, ce qui nous a laissé suffisamment de liquidités pour nos distributions mensuelles. Ce taux d’écriture minimal a permis à nos FNB de rebondir avec le marché, qui a repris très rapidement. Nous avons rebondi beaucoup plus que nous l’aurions fait si nous avions été écrits systématiquement à 25 % ou 50 %, par exemple. Cette stratégie nous permet de générer des distributions stables tout en capturant beaucoup plus de l’appréciation des titres sous-jacents qu’une approche systématique typique.

Notre stratégie est construite à l’envers de plusieurs produits disponibles sur le marché. Notre point de départ est la distribution mensuelle que nous voulons générer. Si j’utilise HBF, notre Harvest Brand Leaders Plus Income ETF, qui est un panier de 20 méga capitalisations aux États-Unis, l’objectif du FNB est de générer une distribution de 6 cents par unité par mois. Notre équipe de placement évalue le nombre de parts en circulation que nous avons et combien de liquidités nettes nous devons générer grâce à nos options pour payer ces distributions. Nous écrivons ensuite sur un certain pourcentage en fonction de la volatilité et des perspectives de chaque nom pour payer cette distribution aux détenteurs de notre FNB.

FI : Une bonne exécution de cette stratégie de vente d’option d’achat est importante. Pourriez-vous nous expliquer comment vous y arrivez?

RT : Pour être précis, nous n’écrivons que des options d’achats couvertes, donc pas d’options de vente, car c’est une stratégie complètement différente.

Il est important pour nous de mentionner que lorsque nous lançons une nouvelle stratégie de revenu d’actions, nous voulons sélectionner des secteurs dans lesquels nous pensons qu’il y aura une croissance significative à long terme. Nous pensons que certains secteurs comme la santé, la technologie et les services publics mondiaux, ont le potentiel de surperformer au fil du temps, et nous voulons participer à la hausse de ces secteurs. Cela étant dit, avec des taux d’intérêt si bas et des titres à revenu fixe qui ne rapportent plus autant, nous voulons pouvoir générer un rendement additionnel généreux et stable dans le temps.

Comme je l’ai déjà expliqué, nous suivons un processus d’investissement rigoureux et strict. Nous utilisons un mélange de données qualitatives et quantitatives pour sélectionner les 20 noms qui seront inclus dans nos portefeuilles et gardons généralement un faible taux de rotation sur les noms, compte tenu du processus initial que nous effectuons.

Quant aux options, nous avons tendance à négocier près de « at the money » sur une période de 30 jours ou moins. C’est généralement le point idéal où les options offrent des primes attrayantes en fonction du risque, et que nous ajoutons une valeur significative à nos clients.

Cette distribution que nous générons constamment explique pourquoi les niveaux de rachats sont si bas au sein de notre gamme de produits. Nous avons ressorti quelques données, au niveau de nos trois plus gros FNB, et nous sommes à des niveaux de rachat de 1-2 %, ce qui est très bon dans l’industrie.  Nos clients savent qu’ils bénéficient d’une distribution stable et d’un potentiel de croissance sur les noms sous-jacents dans des secteurs qui présentent des perspectives intéressantes. De plus les primes d’options d’achat comme les nôtres sont considérées en grande partie comme du gain en capital, ce qui en fait une distribution extrêmement avantageuse au niveau fiscal.

Ces produits de revenu sont au cœur de la croissance et expliquent pourquoi Harvest a été capable de tripler son actif au cours des deux dernières années, et que notre actif sous gestion approchait les 2 G$ à la fin de 2021.