Les FNB avec options d’achat couvertes en plein essor

Par Sylvie Lemieux | 24 octobre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Autrefois réservés aux gestionnaires de fonds institutionnels et aux clients plus fortunés, les fonds négociés en Bourse (FNB) qui reposent sur une stratégie d’options d’achat couvertes (covered call en anglais) ont la cote actuellement auprès de plus petits investisseurs.

« Le marché baissier influence la demande, affirme Rafael Turcotte, directeur des ventes, Québec chez Harvest Portfolios Group. Le premier grand avantage de ces FNB, c’est qu’ils génèrent des revenus élevés qui battent l’inflation. Ils peuvent donc aider l’investisseur à soutenir son style de vie. »

Harvest se spécialise dans ces stratégies de croissance. « On a multiplié par cinq nos actifs dans ce type de produit au cours des 24 à 36 derniers mois, précise-t-il. Actuellement, 90 % de notre actif est dans des stratégies d’achat d’actions couvertes. »

COMMENT FONCTIONNENT CES FNB ?

Dans les grandes lignes, ces FNB permettent la vente d’options d’achat couvertes sur un panier de titres sur une période donnée (30 jours, par exemple). Le recours à cette stratégie diminue le risque lié à la détention de titres sous-jacents. Elle génère des revenus supplémentaires tirés des primes touchées sur la vente d’options.

« Les FNB à options d’achat couvertes contribuent à monétiser la volatilité sur les marchés, explique Rafael Turcotte. On gère nos options de manière active. Plus la volatilité sur le marché augmente, plus le prix des options augmente aussi. On peut générer des liquidités en vendant des options sur un plus petit pourcentage du FNB. On peut alors participer davantage à la croissance et au mouvement des marchés. Cela nous permet de contrôler la volatilité et de générer du revenu additionnel. »

« La distribution générée par des stratégies d’option couvertes est souvent considérée comme du gain en capital, ce qui est plus avantageux sur le plan fiscal pour l’investisseur », précise-t-il.

Toutefois, le principal désavantage de ce véhicule, c’est qu’il limite la participation dans une perspective de marché en croissance. « Il est important de revoir les titres que l’on détient dans le portefeuille. L’objectif, c’est d’avoir un équilibre entre le revenu, la croissance du marché et la volatilité du portefeuille », dit Rafael Turcotte.

Ces stratégies étant complexes, il conseille de faire appel à un conseiller pour les mettre en œuvre en fonction des besoins et du profil de risque de l’investisseur.

À QUI S’ADRESSENS-T-ILS ?

Les FNB d’options d’achat couvertes sont particulièrement avantageux pour les retraités et les investisseurs qui ont besoin de générer du revenu. « Avec l’inflation, le rendement réel des stratégies de revenu fixe est assez faible. Une stratégie d’options couvertes permet d’aller chercher un revenu pour compenser les besoins en liquidités », soutient Rafael Turcotte.

Les compagnies de gestion qui ont besoin de générer des liquidités dans la compagnie peuvent aussi y voir un intérêt, selon lui. « Ces FNB sont aussi une bonne option pour les investisseurs qui ont un appétit moins élevé pour le risque et qui veulent contrôler la volatilité de leur portefeuille, et ce, peu importe leur âge. »

RENDEMENT ET FRAIS DE GESTION

Comme il s’agit d’une stratégie de gestion de portefeuille active, l’investisseur doit s’attendre à payer des frais un peu plus élevés qu’avec un autre type de FNB. Chez Harvest, ils s’établissent entre 0,75 et 0,85 point de base. « On est en ligne avec l’industrie », soutient Rafael Turcotte.

Chez Harvest, le plus gros FNB avec options d’achat couvertes est le FNB Harvest de revenu Leaders des soins de santé (HHL) qui offre actuellement un rendement se situant entre 8 % et 9 %, précise M. Turcotte.

Dans tous ses FNB de revenus d’actions, Harvest limite la vente d’options d’achat couvertes sur un maximum de 33 % de toute position.

« Quand le pourcentage est plus élevé, il y a plus de risque de toucher au capital, ce qu’on reproche souvent à ce type de FNB. On génère nos distributions avec nos options, donc on n’érode jamais le capital. À la limite, on baisserait nos distributions avant de toucher au capital », explique Rafael Turcotte.